La courbe des taux longs, des marchés actions erratiques et le « vibrionnisme » fiscal apparentent le conseil patrimonial à la conduite sur glace par temps de brouillard. Dans ce monde insécure, la démographie offre seule quelques certitudes. Ainsi, la simple observation des données démographiques disponibles permet-elle, presque mécaniquement, de tirer nombre de conclusions certaines pour la gestion de patrimoine sur la longue durée. Réflexions et mises en garde à l'usage des futurs retraités. Par Philippe Baillot, Professeur-Associé à Paris II.
La démographie constitue, en effet, la plus exacte des sciences humaines. Elle s’apparente presque à une science dure. Aussi, sauf nouvel épisode de grippe espagnole ou submersion par l’immigration, notre avenir patrimonial est-il d’ores et déjà écrit dans la pyramide des âges française à l’horizon 2070.
Cette « pyramide » offre la forme nouvelle d’un menhir aux épaules plus larges que la base, et légèrement déséquilibré sur la droite (sa composante féminine).
Cette déformation permet, d’ores et déjà, d’envisager, au mieux, une croissance durablement faible. Pour la gestion du patrimoine, elle conduit à anticiper un vieillissement massif (I), assorti d’une féminisation des détenteurs du capital (II).
I. Le vieillissement de la population
Ce vieillissement va s’accompagner de nombre de nouvelles problématiques patrimoniales.
En premier lieu, le déséquilibre actuel de nos régimes de retraite par répartition ne peut que s’aggraver. Ainsi le ratio actifs/retraités devrait-il continuer à se dégrader.
sources : https://www.capital.fr/