Qui dit nouvelle année, dit nouvelles dispositions qui concernent notamment les dirigeants d’entreprise. Disparition du RSI, augmentation de la CSG, réduction de cotisations sociales, etc. Quelles sont les nouveautés qui vous attendent effectivement en 2018 ?
2018 : 1er pas vers la disparition du RSI ?
Désormais, les travailleurs non-salariés sont affiliés au régime général de sécurité sociale. Concrètement, cela signifie que les caisses primaires d’assurance maladie assureront la prise en charge des frais de santé et le versement des prestations d’assurance maladie, maternité, paternité, invalidité, décès, d’accident du travail et maladies professionnelles des travailleurs salariés et non-salariés.
Les caisses du RSI deviennent des caisses déléguées pour la sécurité sociale des travailleurs indépendants, avant leur suppression prévue le 31 décembre 2019. L’Urssaf assure donc (seule, désormais) le recouvrement des cotisations et contributions sociales des travailleurs indépendants (y compris des artistes-auteurs), à l’exception des cotisations vieillesse et invalidité-décès versées :
- par les professionnels libéraux à la CNAVPL ;
- par les avocats au CNBF.
Un comité de pilotage de la transformation
Les directeurs de la CNAM, de la CNAV, de l’Acoss et du RSI (provisoirement maintenu) composent un comité de pilotage, chargé d’élaborer un schéma de transformation, qui organisera la continuité, entre le 1er janvier 2018 et le 31 décembre 2019, des missions assurées par tous les actuels organismes de sécurité sociale intervenant pour les travailleurs indépendants.
Si les membres de ce comité ne parviennent pas à un accord, le ministre du budget et la ministre de la sécurité sociale se chargeront d’établir ce schéma de transformation.
Un Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants
La transformation du régime social des travailleurs indépendants s’accompagne de la création d’un nouvel organisme, dénommé Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants (CPSTI). Il est chargé de veiller à la bonne application des règles applicables à ce public, de proposer au ministre de la sécurité sociale toute modification du régime de sécurité sociale des indépendants, etc.
A partir du 1er janvier 2019, ce comité sera composé :
- de représentants de travailleurs indépendants (actifs et retraités) désignés par les organisations professionnelles représentatives de ces travailleurs ;
- de personnalités qualifiées désignées par le ministre de la sécurité sociale.
Le CPSTI disposera d’instances régionales (composées de représentants de travailleurs indépendants et de travailleurs indépendants retraités) qui désigneront, notamment, un médiateur chargé d’accompagner les travailleurs indépendants qui souhaiteraient former une réclamation contre une décision concernant :
- leurs prestations de sécurité sociale ;
- le recouvrement de leurs cotisations sociales.
L’Urssaf devra appliquer les décisions prises par le CPSTI dans le but d’aider les travailleurs indépendants qui éprouveraient des difficultés à régler leurs cotisations et contributions sociales. La Carsat, quant à elle, devra appliquer les décisions prises par le Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants dans le but d’aider les travailleurs indépendants en vue de leur retraite. Enfin, la Cnav devra appliquer les décisions d’actions sanitaires et sociales prises par le Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants.
2018 : travailleurs indépendants ≠ professionnels libéraux ?
Des travailleurs indépendants affiliés à la Carsat
Pour les micro-entrepreneurs dont l’activité a été créée après le 31 décembre 2017, l’assurance vieillesse sera gérée par la Carsat dès le 1er janvier 2018.
La Carsat gérera l’assurance vieillesse des futurs travailleurs indépendants qui ne seront pas micro-entrepreneurs, dont l’activité sera créée au plus tôt au 1er janvier 2019.
Les travailleurs indépendants (autres que les micro-entrepreneurs) dont l’activité sera antérieure au 1er janvier 2019 et qui souhaiteront relever de la Carsat pourront lui demander leur affiliation entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2024, à condition qu’ils soient à jour :
- de leurs cotisations vieillesse, invalidité-décès ;
- le cas échéant, des majorations et pénalités afférentes à ces cotisations.
Leur nouvelle affiliation prendra effet le 1er janvier suivant et sera définitive.
Des professionnels libéraux toujours affiliés à une caisse de retraite spécifique
Continuent de relever de la Cipav (section professionnelle de la CNAVPL) :
- les médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes, pharmaciens, auxiliaires médicaux, psychothérapeutes, psychologues, ergothérapeutes, ostéopathes, chiropracteurs, diététiciens ;
- les notaires, huissiers de justice, commissaires-priseurs judiciaires ou personnes habilitées à diriger les ventes aux enchères, syndics ou administrateurs et liquidateurs judiciaires, greffiers, experts devant les tribunaux, experts automobiles, personnes chargées de tutelle ou curatelle ou sauvegarde de justice ou d’accompagnement judiciaire, courtiers en valeurs, arbitres devant le tribunal de commerce, experts-comptables, agents généraux d’assurances ;
- les architectes, architectes d’intérieur, économiste de la construction, géomètres, ingénieurs-conseils, maîtres d’œuvre ;
- les artistes (à l’exception des artistes-auteurs), guides conférenciers ;
- les vétérinaires ;
- les moniteurs de ski titulaires d’un brevet d’Etat ou d’une autorisation d’exercer son activité pour une association ou un syndicat professionnel ;
- les guides de haute montagne ;
- les accompagnateurs de moyenne montagne.
Les avocats, quant à eux, restent affiliés à la CNBF.
Notez que le taux de leur cotisation maladie ne devra pas être supérieur à celui des autres travailleurs indépendants.
Les indemnités journalières des travailleurs indépendants
Les travailleurs indépendants, autres que les avocats et les professionnels libéraux affiliés à la Cipav, bénéficient du versement d’indemnités journalières de sécurité sociale dans les mêmes conditions que les salariés (c’est-à-dire à la condition de justifier d’un arrêt de travail communiqué dans les 2 jours à la caisse d’assurance maladie, de respecter un délai de carence de 3 jours, etc.).
Les artisans, commerçants et industriels n’ont donc plus à verser de cotisation supplémentaire pour bénéficier d’indemnités journalières puisqu’elles sont comprises dans les prestations de base. Cependant, un Décret à venir pourrait instituer des prestations supplémentaires.
2018 : une augmentation de la CSG ?
A partir du 1er janvier 2018, la CSG augmente de 1,7 % sur tous les revenus (revenus d’activité, revenus du patrimoine, gains provenant de la FDJ, pensions de retraite pour les retraités ayant un revenu fiscal de référence au moins égal à 14 375 € par part, pensions d’invalidité), à l’exception des allocations chômage ou des indemnités journalières de sécurité sociale.
Notez que cette même augmentation s’appliquera au taux de la contribution sur le produit brut de certains jeux réalisés dans les casinos.
Néanmoins, cette augmentation de la CSG pourra être compensée pour certains travailleurs indépendants, grâce à :
- une exonération de cotisations d’allocations familiales, sous conditions ;
- une réduction de cotisations d’assurance maladie, sous conditions.
sources:https://www.strego.fr