Ça y est, la baisse des taux d'intérêt des crédits immobiliers est terminée. Le leader français du courtage financier, Cafpi, nous apprend que la courbe s'infléchit, avec des taux moyens au mois d'octobre supérieurs à ceux du mois précédent. Pour autant, pour les meilleurs profils, les taux sont encore moindres que ces derniers mois, mais les banques annoncent la couleur : la fête sera bientôt finie pour tout le monde.
En cause pêle-mêle la sauvegarde des marges et de la santé des établissements financiers, qui ne pouvaient résister éternellement à cette dégringolade, les anticipations sur les contraintes prudentielles renforcées, et le changement de politique des banques centrales. Le séisme politique américain en a rajouté, provoquant des inquiétudes qui ont crispé les marchés européens et le monde de la finance. Enfin, les OAT ont augmenté, conduisant les prêteurs à répercuter le mouvement. La hausse ne devrait pas être considérable, et elle ne devrait pas altérer beaucoup la resolvabilisation des trois dernières années, qui ont redonné de l'ordre de 25% de pouvoir d'achat immobiliers aux ménages français.
Alors on a tellement entendu que la baisse des taux était une nouvelle merveilleuse qu'on se prépare à entendre que la hausse est une catastrophe. C'est pourtant l'inverse et il était temps. Pourquoi ? Bien des commentaires d'observateurs nous faisaient craindre des augmentations du prix des logements, anciens comme neufs, du fait de cet allègement ininterrompu du coût de l'endettement. En clair, les producteurs ou les vendeurs seraient tentés de récupérer une partie du bénéfice de la baisse des taux et de conduire les acquéreurs à partager les fruits de leur resolvabilisation. Pour moi, j'ai toujours considéré que les temps avaient changé à cet égard et que les difficultés économiques étaient telles qu'elles ne permettait plus à ce mécanisme de jouer comme il avait joué par le passé. Favoriser la hausse des prix, dans le neuf ou dans l'existant, c'est courir le risque d'essouffler le marché. Pour le dire simplement, ce qui a fonctionné dans un sens, la bouffée d'oxygène aux acheteurs, ne peut que fonctionner dans l'autre, en étouffant des milliers de ménages, de nouveau dans l'incapacité de supporter les prix. Il n'en reste pas moins vrai qu'à la marge la baisse des taux est en train d'interrompre l'accalmie des prix.
sources: http://www.capital.fr/